Histoire du romorantin
Bien que le cépage date du début du 16ième siècle et qu’il ne soit que très peu planté (moins de 75 hectares dans le monde entier), son histoire est néanmoins très bien documentée. Car c’est François I qui donne lui-même l’ordre de planter en 1519 80.000 pieds de vigne de provenance bourguignonne en Loire, près du village de Romorantin en Touraine, sur la route vers Pruniers.
Le cépage est issu du croisement de gouais blanc et de pinot teinturier, une variation morphologique du pinot noir. Ainsi romorantin est membre de la fratrie des “noiriens” composée entre autres de chardonnay, gamay, pinot gris, pinot blanc, …
L’aire d’encépagement n’a jamais dépassé les 11 communes voisines de Romorantin. Il faut le dire, le cépage s’y porte à merveille. Tellement bien qu’il est devenu le seul cépage autorisé en AOC Cour-Cheverny.
En 2011, on ne comptait pas plus de 72 hectares plantés de romorantin, essentiellement dans cet AOC. Historiquement, cette superficie est très faible: on comptait une superficie dix fois plus importante à la fin des années cinquante. La dernière parcelle fut plantée en 2013 au Château de Chambord afin de fêter les 500 ans du château avec une première production en 2019. Grand spécialiste du cépage, c’est Jean-Sebastien Marionnet qui était en charge du projet. Il a utilisé des greffons pris sur ses vignes pre-phylloxera qui composent son vin “Provignage”.
Reconnaître le romorantin
l’extrémité du jeune rameau qui présente une forte densité de poils couchés,
jeunes feuilles de couleur jaune à plages bronzées,
rameau avec des entre-noeuds de couleur rouge-violacé,
feuilles adultes de couleur vert foncé, entières ou à trois lobes, avec un sinus pétiolaire ouvert en V, des dents courtes par rapport à leur largeur à la base, à côtés rectilignes, un limbe involuté avec les bords révolutés, grossièrement bullé, gaufré et à la face inférieure, une densité moyenne des poils dressés et couchés,
baies qui sont de forme arrondie ou légèrement aplatie. Les baies sont relativement petites et tenues dans des grappes plutôt lourdes.
Le romorantin est moyennement sensible à la pourriture grise et aux vers de la grappe.
4 clones sont agréées à la production, provenant d’un conservatoire d’une cinquantaine de clones en Loire-et-Cher.
Dégustation du romorantin
Avec ce vin blanc, on passe des fleurs blanches, avec l’acacia, aux agrumes, avec le citron, à des notes de fruits jaunes comme la pêche, de miel et parfois même de la minéralité représentée par des touches de pierre à fusil. Il lui arrive aussi de délivrer des arômes de rhubarbe, d’épice et de menthe.