Le Barolo a toujours été connu comme "le roi des vins, le vin des rois". Ce vin italien du Piémont fait du seul cépage nebbiolo a ses origines autour des villages de Barolo et de Castiglione Falletto. Barolo (ainsi que Brunello di Montalcino et Vino Nobile di Montepulciano) a obtenu le statut de DOCG dès sa création, en juillet 1980.
Neuf autres villages gravitent autour de ce binôme dont La Morra, Serralunga d'Alba, Monferato d'Alba sont les plus importants. Ensemble, les onze villages représentent une aire de production d'un peu plus de 1700 hectares.
Bien qu'une approche parcellaire pour créer des vins a le vin en poupe, historiquement le Barolo a toujours été un vin d'assemblage de différents vignobles. La géologie et les climats de la région ne sont pas étrangers ni à l'une, ni à l'autre vision vinicole.
Car même si l'aire de production est relativement restreinte, les différences sont importantes. distinguons deux géologies très distinctes. A l'Est, la vallée de la Serralunga le terroir est plus sableux, limoneux et riche en fer, phosphore et potassium. Les vins y sont plus austères et puissants, nécessitant une longue période de garde pour se développer.
A l'Ouest, la vallée centrale est plus calcaire et argileux, contenant plus de manganèse et de magnésium. La texture de ces vins moins puissants est plus soyeuse et plus parfumés.
Avec des différences tellement marquées entre ces secteurs d'une même appellation, créer des vins d'assemblage a beaucoup de sens. Tout comme cela a beaucoup de sens de créer des vins parcellaires pour marquer un millésime.
Néanmoins, quelle que soit l'approche et quel que soit le vignoble, ces merveilleux vins rouges gardent tous la signature du Barolo: l'arôme de goudron et de roses.
Une recherche qualitative continue
La popularité du Barolo a entraîné des plantations de nebbiolo dans toutes les parcelles de l'appellation. Craignant une dilution de la qualité, le consortium du Barolo a resserré les critères de l'appellation en 2010.
Menzioni Geografiche Aggiuntive
Cette discussion nous mène invariablement vers la notion de vignoble et de parcelle. Un effort est entrepris depuis plusieurs années pour les nommer et délimiter. Depuis, la Menzioni Geografiche Agginutive a été introduite, que l'on peut traduire par "mention géographique ajoutée".
En soi, il n'existe pas de classement de vignoble comme pour les vins de Bourgogne. On ne trouvera pas de premier ou de grand cru pour distinguer les vins de Barolo. Certes, les connaisseurs connaissent les meilleures parcelles et les meilleurs assemblages selon le millésime.
Car ici, plus que dans aucune autre vignoble du monde, l'interaction entre cépage et terroir est capitale. Nous devons imaginer la notion de terroir dans son sens le plus large. Il ne s'agit pas seulement de composition géologique des sols mais aussi d'exposition au soleil, de pente et de drainage. Tous ces éléments rentrent en ligne de compte pour un cépage aussi capricieux que le nebbiolo.
Renato Ratti s'est employé en premier dans les années 70 et 80 pour étudier les sols et la qualité historique des vignobles. Ses études ont donné naissance à la Carta del Barolo. Elle fait encore toujours figure de référence. Et même s'il n'existe pas de classification officielle, la carte de Ratti est connue de tous. Les amateurs de Barolo peuvent très certainement réciter par coeur les crus que Ratti a décrété 1e Categoria.
La guerre du Barolo
Les vins de Barolo sont riches en tanins. De grosses quantités de phénol sont extraits des raisins durant les longues fermentations. Ensuite, les vins sont élevés en foudres de chêne contenant 20 à 100 hectolitres. Même si l'élevage dure au minimum 38 mois - c'est le minimum requis par l'appellation, dont 18 mois en foudre - les tanins ont peu de chance de fondre avec le vin et une longue garde est indiquée.
Remarquant que le consommateur préfère boire les vins plus jeunes, les modernistes optent pour des fermentations plus courtes et l'élevage en barriques bordelaises. Moins de phénol est extrait du raisin et le contact avec le bois lisse les tanins.
Cette vision diamétralement opposée est connue sous le nom de guerre du Barolo, les traditionalistes revendiquant que l'âme du Barolo est gâchée par cette approche plus rapide.